Cordonnier bien chaussé que je suis, je donne du coaching et j’en reçois également ! Aidé d’une coach professionnelle, je fais le même travail sur moi que mes clients.

Récemment, je travaillais avec ma coach sur ma conception du succès. Au même moment, certains de mes clients ont abordé en séance leurs propres idéaux de succès. Ce genre de croisement entre mon vécu et celui de mes clients est assez fréquent, ce qui est somme toute normal lorsqu’on est un professionnel de la relation d’aide.

Je peux donc dire que depuis quelques semaines, je baigne pleinement dans les idéaux de succès et ce, des deux côtés de la clôture ! Cette expérience m’a permis d’avoir un regard lucide sur ce sacro saint idéal de succès que nous portons tous et chacun en nous.

Parfois utile, parfois motivant, parfois lourd, parfois toxique, cet idéal oriente nos comportements et il a un impact considérable sur notre humeur, notre bien-être général et même, notre santé.

Alors, comment cohabiter avec cet idéal ? Que devons-nous en faire ? Le chérir, l’idolâtrer, le renforcer et s’y subordonner ? Le combattre, l’invalider, le désamorcer et s’en affranchir ?

Fondamentalement positifs et utiles

Nos idéaux de succès témoignent de qui nous sommes profondément. Ils renvoient à notre personnalité, à nos valeurs et à notre conception du bonheur. Ils sont donc fondamentalement positifs et utiles.

Cela dit, ils sont aussi construits par notre vécu, notre éducation, nos manques et nos blessures. Ils ont donc une forte symbolique et une puissante charge affective qui nous écartent parfois de nos ambitions réelles et authentiques.

Mon cheminement personnel et celui de mes clients témoignent du fait que nous devons apprendre à négocier avec nos idéaux de succès. Une part de leur symbolique est vraie, utile, authentique et nécessaire. Une autre part d’eux renvoie à des manques qu’il serait nocif de combler par l’action et le succès social et économique.

Comment négocier ?

Si vous trouvez que certaines négociations s’étirent en matière de relation de travail, alors dites-vous que ce sera toujours plus rapide que celles qui s’opèrent en nous-mêmes ! Dix ans de relation d’aide n’auront pas suffi pour ce que j’en arrive à une entente pleine et complète avec mes propres idéaux de succès. Les négociations se poursuivent, mais le ton s’est adoucit et les parties sont de bonnes foi. On peut dire que ça progresse !

Le temps, l’expérience de moi, l’émergence de ma personnalité vraie et les épreuves m’ont appris à négocier avec mes idéaux de succès. C’est le travail sur soi qui ouvre la voie, qui fait taire le rigide insipide, pour donner sa chance à la nuance.

Bon travail sur vous et bonnes négociations, entrepreneurs de mon cœur !

Jean-Philippe